Pour lutter contre la chaleur en été, les méthodes des constructeurs évoluent

La lutte contre la chaleur en été est l’un des points essentiels introduits par la règlementation environnementale 2020 (RE2020) entrée en vigueur le 1er janvier. Pour ce faire, un indicateur a été introduit pour mesurer le confort des bâtiments l’été : les degrés-heure d'inconfort.
Lundi 28 novembre 2022
Les nouvelles méthodes d'isolation contre la chaleur
Rendre les logements plus agréables l’été sans recourir à la climatisation - et donc en améliorant l’isolation et la ventilation des bâtiments pour lutter contre la chaleur - est devenu un enjeu important pour les promoteurs immobiliers dans le Morbihan.
 

La protection contre les rayonnements solaires

Le confort l’été et la protection contre la chaleur sont des critères essentiels pour les bâtiments neufs dans la réglementation environnementale 2020 (RE2020) entrée en vigueur le 1er janvier. Un indicateur, les degrés-heure d'inconfort, a été introduit pour le mesurer.

Au moment de la conception, l’architecte du bâtiment estime le nombre d'heures dans l'année pendant lesquelles la température intérieure dépassera un certain seuil fixé généralement à 26 degrés.

Un degré de dépassement par heure représente un point d'inconfort et, sur l’année, le bâtiment ne devra pas dépasser 1.250. De plus, lorsque le degré-heure d'inconfort atteindra 350, le bâtiment sera considéré comme énergivore car les occupants risquent d’y installer la climatisation.

Le confort d'été prendra en compte pour le calcul :

  • De la taille de la construction et des ouvertures,
  • Des protections solaires,
  • De l'inertie du bâtiment.

Une forte inertie permet d’amortir l’onde solaire la journée et de restituer l'énergie emmagasinée la nuit.

La responsable du service Bâtiment durable au Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), Karine Jan indique qu’il existe deux moyens principaux pour lutter contre la chaleur :

  • Se protéger des rayons du soleil ;
  • Faire sortir la chaleur accumulée la journée.

Afin d'évacuer la chaleur, il suffit de profiter de la nuit pour aérer les logements, notamment en construisant des bâtiments traversants ayant au moins deux façades ouvertes pour pouvoir créer des courants d'air.

Comme c’est déjà le cas aux Antilles françaises, les ventilateurs de plafond devraient aussi faire leur apparition en métropole.

Le directeur général de l'Observatoire de l'immobilier durable, Loïs Moulas, ajoute que la réduction du rayonnement solaire passe par la diminution des surfaces vitrées exposées au sud et la création de zones ombragées avec des alcôves et des terrasses couvertes.

Il précise que les équipements suivants limitent l’entrée de la chaleur dans les pièces :

  • Des lames de bois posées sur les fenêtres et orientées de façon à permettre à la lumière de pénétrer uniquement lorsque le soleil est bas,
  • Des volets niçois ou avec une espagnolette comme dans le sud de la France.

Ces techniques permettent d’éviter l'installation de climatiseurs qui consomment de l’énergie et ont un impact écologique négatif.

La construction avec des matériaux biosourcés

Bien que la pierre de taille et le béton soient les plus isolants, ces matériaux chers et polluants sont en contradiction avec la RE2020 qui tend à favoriser l’emploi de matériaux biosourcés comme le bois.

Pour améliorer leur performance en matière d’isolation thermique, des isolants efficaces peuvent être couplés avec les matériaux biosourcés. Ainsi, il est possible d’employer des isolants efficaces et biosourcés eux-mêmes comme la ouate de cellulose ou la laine de chanvre.

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