Norme RE 2020 : ce qu’il faut connaître

Ce qu’il faut savoir sur la norme RE 2020 : date et champ d'application de cette réglementation ainsi que ses conséquences sur le chauffage et le bilan énergétique des bâtiments, les matériaux privilégiés et ceux qui seront délaissés.
Jeudi 27 mai 2021
Image Norme RE 2020 : ce qu’il faut connaître
À partir de début 2022, l’ensemble des nouveaux projets en matière de construction devront respecter une nouvelle norme : la RE 2020. Cette Réglementation Environnementale qui vient en lieu et place de la RT 2012 va largement impacter les modes de constructions, les matériaux employés, les systèmes de chauffage, en régulant les émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique des bâtiments ou encore leur gestion du confort thermique. 
Si vous envisagez la construction de votre maison à cette échéance dans un lotissement de Loire-Atlantique ou d’un autre département, il est intéressant que vous découvriez ci-dessous les mesures essentielles de cette nouvelle réglementation.
 

Qu’est-ce que la norme RE 2020 ?

La norme RE 2020 est en fait la nouvelle Réglementation Environnementale 2020 qui vient succéder à la réglementation thermique 2012 (RT 2012) en la complétant et en l'enrichissant. 
 
Sa vocation est de faire baisser de manière importante les émissions de carbone des bâtiments. Pour y arriver, les techniques de construction doivent vraiment changer et l’impact sera important pour de nombreuses filières industrielles : certains procédés ou modes de construction devront être abandonnés et de nouvelles solutions devront être employées plus largement.
 
Au départ, la date d’application de cette nouvelle norme devait être le 1er janvier 2021. La crise sanitaire a néanmoins incité le gouvernement à repousser sa mise en place au 1er janvier 2022. 
 
La RT2012 reste en vigueur en attendant mais, d’ores et déjà, les entreprises du secteur de la construction anticipent les futurs changements.
 

Qu’est-ce qui change concrètement avec la RE 2020 ?

L’impact de la nouvelle norme est encore difficile à évaluer dans le détail et toutes ses conséquences techniques sont un peu délicates à définir. Mais son texte cadre permet tout de même de dégager des tendances, car les nouveaux objectifs (ils vont s’appliquer seulement aux bâtiments construits après l’entrée en vigueur de la norme) impacteront très rapidement les modes de construction et les choix énergétiques des nouvelles constructions.
 
Tout bâtiment neuf devra avoir une dépense énergétique de 0 kWh/m²/an : la consommation d’énergie devra donc être compensée par une production d'énergie équivalente. 
 
Les émissions de gaz à effet de serre pour les habitations individuelles ne devront plus dépasser 4 kg CO2eq/m²/an. On peut donc d’ores et déjà annoncer que l’utilisation du gaz sera proscrite pour le chauffage. En revanche, le chauffage avec granulés de bois ou le chauffage solaire, les solutions hybrides et les pompes à chaleur seront nettement favorisées et devraient être installées massivement. Pour les immeubles collectifs, ce maximum de gaz à effet de serre sera diminué petit à petit pour être fixé à 6 kgCO2eq/m²/an dès le début de l’année 2024. 
 
Tous les matériaux de construction seront évalués pour déterminer leur consommation en CO2/m² à leur production jusqu’à leur fin de vie. Il faudra que ces valeurs restent compatibles avec les objectifs fixés par la norme en matière de carbone. Ceci devrait grandement renforcer l’emploi de matériaux biosourcés comme le lambris, le liège, le chanvre, le bardage, les structures en bois, la cellulose. En revanche, beaucoup de matériaux traditionnels devraient être moins employés, le béton et l’acier vont voir leur utilisation diminuer très fortement à moins que des innovations techniques changent la donne. 
 
Une des priorités de la norme RE 2020 est le confort d’été, rendu impératif avec le réchauffement climatique. De nombreuses techniques de rafraîchissements des bâtiments vont devoir émerger. La norme prévoit en effet un indicateur fonction de la progression des températures. Une limite haute de 350 DH (degrés-heure) ne devra pas être franchie pour toute construction neuve.