Coup de pouce de la banque de France sur le marché immobilier

Les taux d’usure du troisième trimestre était trop proche des taux de base bancaire et ont occasionné de nombreux refus de prêts. Ceux du dernier trimestre ont donné de l’air mais les courtiers craignent que l’effet ne soit de courte durée.
Vendredi 25 novembre 2022
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Le 30 septembre, le Banque de France a augmenté les taux usure, donnant une bouffée d’air frais à tous ceux qui veulent acheter une maison neuve en Loire-Atlantique. Les courtiers en crédit craignent que l’effet bénéfique ne soit de courte durée.
 

Une hausse conséquente des taux d’usure au dernier trimestre

Le gouverneur de la Banque, François Villeroy de Galhau, avait indiqué le 27 septembre à la Commission des finances de l'Assemblée nationale qu’il n’envisageait pas d’augmentation exceptionnelle des taux d'usure. Rappelons que les taux d'usure correspondent aux taux maximums, assurances et frais compris, auxquels les banques commerciales peuvent prêter à leurs clients.

La Banque de France a donc appliqué la formule prévue par la loi pour déterminer les taux d’usure pour le dernier trimestre et les a communiqués le 30 septembre. À titre d’exemple, le taux d'usure pour les prêts dont la durée est inférieure à 20 ans est passé de 2,27 % à 3,03 % soit une augmentation de 76 points de crédit.

Pour mémoire, le taux d’usure est réévalué chaque fin de trimestre pour le trimestre suivant. Il est déterminé en faisant la moyenne des taux de crédits pratiqués par les banques commerciales les trois derniers mois augmentée d’un tiers.

Pour la Banque de France, cette forte hausse devrait permettre de donner suffisamment d’air au secteur immobilier pour pouvoir sortir les dossiers de crédit bloqués depuis plusieurs semaines. Les courtiers en crédit et les professionnels de l’immobilier ne partagent pas cet avis. Ils estiment que le risque de blocage de nouveaux dossiers persiste en période de forte remontée des taux, notamment pour les foyers à faibles revenus et les seniors.

En effet, en cas de forte montée des taux de crédit au cours d’un trimestre donné, le TAEG devient proche du taux d’usure, voire le dépasse pour certains emprunteurs. Il en résulte une situation de blocage qui risque, selon les courtiers, de se reproduire en fin de trimestre. C’est pourquoi, ils ont demandé à la Banque de France de revoir la formule de calcul ou d’effectuer un ajustement mensuel du taux d'usure.

Les courtiers restent attentifs à l’évolution des taux de crédit

Avant la remontée des taux d’usure du 30 septembre, les courtiers estimaient qu’un dossier sur deux était rejeté à cause de la proximité de ce dernier et des taux de base bancaire.

La Banque de France de son côté s’inscrivait en faux contre cette assertion en grande partie parce que son appréciation du nombre de crédits acceptés est décalée par rapport aux refus des dossiers au jour le jour que constatent les courtiers.

Néanmoins, la hausse très importante des taux d'usure a permis de débloquer de nombreux dossiers de prêt en attente au début du trimestre. Les courtiers en crédit restent toutefois prudents voire inquiets pour l’avenir si les taux d'intérêt continuent de flamber au dernier trimestre.